Elle a 7 ans, M. Elle est en cours préparatoire à l’école Jean Giono, dans le quartier des États-Unis. Selon le Réseau éducation sans frontières (RESF), elle a quitté l’Algérie pour la France en juillet 2012, avec ses grands-parents. A la suite du rejet de leur demande d’asile, les grands-parents, qui ont dû subir tous les deux des opérations lourdes, ont pu obtenir « un titre de séjour « étranger malade », à renouveler tous les 3 mois ».
Ils ont d’abord été hébergés dans un foyer mais ils ont dû le quitter en mai 2013. Depuis, ils sont obligés de « dormir à la rue ».
C’est pour faire connaître la situation de cette petite fille que plusieurs parents d’élèves s’apprêtent à dormir dans l’école à partir de ce soir.
La mère d’un élève de l’école raconte :
« Les températures sont basses, la nuit, l’enfant pleure à cause du froid. Elle vit avec ses grands-parents, qui ont de graves problèmes de santé. Ils ont dormi dans le parc à côté de l’école, dans un camion-benne et dans une voiture prêtée par quelqu’un. On les voit en arrivant le matin, ils sont sur le parking de l’école ».
La situation de M. n’est pas isolée. La maman d’élève explique qu’à la rentrée scolaire, une dizaine des 290 enfants de l’école étaient dans le même cas. Le directeur avait écrit à la mairie pour alerter sur cette situation.
Il y a des familles qui ont pu être hébergées chez des proches, d’autres qui ont eu un hébergement en foyer dans le cadre du « Plan froid ». Mais outre M. et ses grands-parents, il y a toujours une famille qui dort « dans un squat ».
Dans un communiqué, RESF considère qu’il n’est pas supportable « de voir arriver à l’école des enfants épuisés par des nuits passées dans la rue. Nous pensons que le traitement qui leur est réservé est honteux, indigne et inhumain ».
Cette nuit encore la petite a dormi dans la voiture sur le parking de l’école. Ce soir, elle sera dans l’école avec ses grands-parents, des institutrices et des parents d’élèves, dont cette maman :
« Cet après-midi, on prépare les dernières banderoles. Ce soir, on dort dans l’école et on y restera tant que M. et ses grands-parents n’ont pas de logement ».
Finalement, après trois nuits passées dans l’école, une solution a été trouvée « dans le cadre du plan froid ». La famille est hébergée dans un foyer du 6e arrondissement à partir de ce vendredi soir. Ils doivent pouvoir y rester jusqu’au 31 mars prochain.
Mais le constat est désabusé : « C’est triste de voir tout ce qu’il faut faire pour obtenir une mesure aussi fondamentale », commente un parent d’élève.
> Article actualisé le 15 novembre 2013 à 19h30 avec la solution d’hébergement trouvée pour la famille
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