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Roms : les maires de Lyon, Villeurbanne, Saint-Priest et Saint-Etienne soutiennent Manuel Valls

Ce dimanche, seize élus (sénateurs, députés ou maires) publient dans le Journal du dimanche (JDD) une tribune pour soutenir l’action du ministre de l’Intérieur. Parmi eux, quatre maires de Rhône-Alpes.

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C’est également une manière de cautionner les propos de Manuel Valls. Il y a cinq jours, le ministre de l’Intérieur avait déclaré, sur France Inter, que seule une minorité de Roms veulent s’intégrer en France. Il avait ajouté :

« Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation avec les populations locales ».

Ces déclarations ont choqué une partie de la gauche notamment sa collègue du Logement, la ministre écolo Cécile Duflot qui l’a accusé d’être allé « au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain ».

Parmi les seize signataires, on retrouve sans grande surprise les maires socialistes de l’agglomération lyonnaises les plus concernés par les bidonvilles :

  • Le maire de Lyon, Gérard Collomb, qui déclare dans un entretien au JDD que « Manuel Valls a adopté une posture juste » et que « le sujet des Roms sera au cœur des débats (des élections municipales, ndlr) ».
  • Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret qui avait déjà pris la plume pour soutenir l’action du gouvernement en la matière.
  • La maire de Saint-Priest, Martine David.

On note également la signature du maire de Saint-Etienne, Maurice Vincent.

 

Soutien inconditionnel à Manuel Valls et quelques très rapides raccourcis

Sur le fond, cette tribune est un soutien inconditionnel à la politique du gouvernement (« une politique cohérente apportant des solutions concrètes »).

Les signataires reprennent le discours habituel de Manuel Valls :

« Ces campements illicites sont des lieux de misère dans lesquels des hommes, des femmes, des enfants sont en danger car exposés à des conditions sanitaires et de sécurité intolérables. Sur ces lieux, se greffent la délinquance, les trafics mais aussi la prostitution, l’exploitation de la pauvreté, l’utilisation scandaleuse des enfants, contraints à la mendicité, au chapardage par des réseaux mafieux dont les têtes se trouvent en Roumanie ou en Bulgarie ».

Ils expliquent que c’est pour le bien de ces personnes (« on ne peut avoir comme ambition d’abandonner ces personnes à leur sort dans des campements ») qu’il faut procéder à « des évacuations ».

Pour se justifier, les rédacteurs de la tribune affirment :

« Depuis la circulaire interministérielle du 26 août 2012, tous les démantèlements sont réalisés après recherches de solutions d’hébergement et à l’issue de diagnostics sanitaires et sociaux. Ils visent à permettre aux personnes qui le souhaitent de s’inscrire dans des parcours d’insertion. Et des initiatives inventives, solidaires existent ».

Au moins pour les trois maires de l’agglomération lyonnaise qui ont signé cette tribune, cette assertion est un peu trop rapide. Toutes les associations travaillant auprès des populations roms n’ont de cesse de clamer que la circulaire n’est précisément pas appliquée.

Après avoir affirmé qu’ils ont « expérimenté et financé » des solutions d’insertion sur leur territoire mais qu’elles se sont confrontées à plusieurs limites (notamment la « saturation de nos dispositifs locaux et nationaux d’insertion »), les seize maires et parlementaires concluent que « l’avenir des communautés Roms est principalement dans leur pays d’origine ».

Une conclusion qui ne surprendra pas le lecteur lyonnais puisque c’est la position officielle du Grand Lyon qui a développé un programme de « coopération décentralisée » dans ce sens à Tinca, dans le département d’où vienne la plupart des Roms qui essayent de vivre à Lyon.


#Gérard Collomb

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