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La majorité de gauche me semble à l’image d’une fratrie, avec ses disputes et ses caprices. Dans ce chahut, « que font les parents ? »
« La majorité, comme toute famille française est un peu tumultueuse! Jean-Luc Mélenchon a claqué la porte et joue le rôle d’imprécateur, avec d’ailleurs des désaccords sur la méthode dans son propre camp. Quant aux écologistes, ils font l’apprentissage de la culture de gouvernement et ce n’est pas facile pour eux. Les deux ministres Cécile Duflot et Pascal Canfin sont, jusqu’à présent, solidaires et comptent le rester. Un gouvernement, c’est une culture du compromis, avec des réalités terrain. Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, est un homme très responsable qui inscrit son parti dans cette démarche. Ecologistes comme socialistes doivent contribuer à la réussite. Sinon ce sera l’échec pour tous. Personne n’en sortira indemne! »
2017 sera-t-elle une aubaine pour EELV face à un PS fatigué par le pouvoir ?
« Les écologistes nous imposent de tendre vers cette sobriété écologique. On ne peut plus faire la croissance pour la croissance. Produire pour produire. S’interroger aussi sur la notion de progrès, les Verts le font et nous y aident. L’évolution des socialistes sur ces thèmes est indispensable. Il doit y avoir une complémentarité constructive et solide entre les Verts et le PS. »
Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, est-il le meilleur profil pour les municipales et les régionales ?
« J’apprécie Harlem Désir pour son parcours de militant. Il ne se sert pas du poste clef comme d’un tremplin politique. La question du PS aujourd’hui, est qu’il produise des idées nouvelles. Je ne remets nullement en cause l’action d’Harlem Désir, mais on se rend bien compte que le mode de fonctionnement du parti est encalminé. En cause, les guerres de courants, même si elles ne s’étalent plus en public. Celles-ci sont paralysantes. On a besoin comme beaucoup de partis socialistes européens d’une régénération politique. Elle passe par la renaissance des idées. Le PS est-il producteur d’idées nouvelles? En la matière on peut l’affirmer, c’est plutôt le calme plat. »
Finissons par le local. La future métropole européenne, souhaitée par le maire de Lyon Gérard Collomb, a été validée par les sénateurs. Vous semblez en conflit avec lui ?
« Non pas du tout. L’étude Ernst & Young place très précisément la région Rhône-Alpes dans sa globalité à la 9ème place des régions européennes les plus attractives. Donc jouer « perso », c’est se priver d’atouts. Penser le développement économique local passe par la solidarité des territoires. Il faut arrêter de penser que tout sera rapatrié vers les métropoles et pour le reste, des territoires dortoirs. Cette analyse validée par les élus socialistes au travers de cette réforme est une erreur politique majeure. Dans le monde rural, comme dans les petites villes un sentiment d’abandon se développe. Il se cache dans la montée du Front National cette désespérance sociale. Je ne veux pas d’une région à deux vitesses. »
En 2015, auront lieu les élections régionales : serez candidat à votre succession en Rhône-Alpes ?
« Je crois que nous avons su imposer le rôle de la région au cours des deux derniers mandats, ne serait-ce que par notre présence physique ici, à la Confluence. Oui, je suis candidat avec une énergie sans faille pour continuer. »
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