C’est chose faite. Après avoir fait marche arrière en mai, le conseil général du Rhône a voté ce vendredi 19 juillet une garantie d’emprunt à hauteur de 40 millions d’euros, en faveur du Grand Stade de l’OL de Décines.
Cette délibération controversée a été votée grâce aux voix des conseillers généraux socialistes, alors qu’ils siègent dans l’opposition. La majorité UDI/UMP s’est une nouvelle fois divisée. On a compté 15 votes contre :
- Les 10 élus UMP
- Le PS, Bernard Chaverot
- Les écologistes Raymonde Poncet et Béatrice Vessilier
- Les communistes Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet
Et deux abstentions :
- Le communiste Martial Passi
- Le socialiste Bernard Catelon
L’OL pourra maintenant s’appuyer sur une garantie publique pour boucler le plan de financement du projet.
En novembre 2012, le conseil général du Rhône s’était déjà engagé dans cette voie. Mais la garantie votée avait été retirée en mai 2013, à cause d’incertitudes dans le plan de financement de la Foncière du Montout (filiale d’OL Groupe en charge du projet du stade).
Michel Mercier, ex-président du conseil général, expliquait alors :
« Pour l’instant, les discussions avec le prêteur et l’OL ne rendent pas opérationnelles les deux délibérations. On les retire et on espère que les négociations permettront de revenir devant vous au mois de juillet ».
Le dossier semblerait donc, cette fois, mieux ficelé.
Cette garantie d’emprunts scelle finalement l’intervention publique dans un projet dont le financement était censé être entièrement privé.
Récemment, réagissant à des propos de Jean-Michel Aulas, l’association Les Gones pour Gerland déclarait :
« La seule vérité flagrante qui leur (les promoteurs d’OL Land, ndlr) ferait si peur c’est le fait que leur projet n’est plus depuis longtemps un projet privé et que son financement repose maintenant sur des concours publics et, de plus, qu’il est nécessaire d’obtenir une contre-garantie du département pour rassurer des investisseurs. »
Les opposants au Grand Stade étaient présents dans la salle de Thizy-les-Bourg, où avait été délocalisé le conseil général. Ils ont déployé des banderoles et ont interrompu le vice-président UDI Michel Mercier en début de débat. Avant de clore celui-ci aux cris de :
« Honte au PS »
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