Pour son éventuel troisième mandat, le maire socialiste veut mettre le paquet sur les gares lyonnaises.
Gérard Collomb à la gare Perrache ce mercredi 3 juillet 2013. Crédit: Jane-Amondi Odhiambo
Pas de doute, Gérard Collomb se projette déjà dans l’après 2014. Le credo du maire PS sortant : des projets d’ampleur qui ne susciteront que peu de contestations. En face, Michel Havard, le candidat UMP pour la mairie de Lyon, a d’ores et déjà confié qu’il ne reviendrait pas sur l’absence du métro A au niveau de la Confluence. Il préfère imaginer un prolongement de la ligne B jusqu’à la Cité internationale, ainsi que la création d’une ligne entre St Paul et la Part-Dieu. Ce qui coûterait beaucoup plus cher.
Confiant, le sénateur-maire prévoit pour 2016 le début des travaux de rénovation de la gare Perrache, surnommée la « verrue de Lyon ». La structure a perdu sa « beauté naturelle » du XIXe siècle, pour se muer en « échec architectural » du XXe, selon les termes du président PS de Région, Jean-Jack Queyranne, également en visite presse organisée ce mercredi matin, deux jours après l’expulsion des demandeurs d’asile de la place Carnot. Cela n’empêche pas quelque 22 000 personnes d’y transiter chaque jour, affluence qui doublera d’ici 2030. Pour Gérard Collomb, il est temps de mettre la main à la pâte :
«Il s’agit de recréer une continuité entre la place Carnot et la place des Archives. Aujourd’hui, l’ensemble gare et centre d’échanges est un espèce d’embrouillamini, on ne sait comment s’orienter dans ses dédales…»
Objectif : désencombrer l’espace public. Fini les escalators interminables, et l’aberration de devoir monter pour redescendre jusqu’au métro. La suppression des niveaux superflus fera entrer la lumière jusque sous les voûtes, pour un ensemble censé être plus cohérent et moins sinistre.
Exit les voitures, bonjour le T2
Autre changement au programme, un cours Charlemagne réservé aux piétons entre Carnot et Suchet. La place des Archives accueillera taxis, vélos, ainsi que les tramways T1 et T2, ce dernier étant prolongé jusqu’à l’arrêt Suchet. Un nouvel accès au métro A verra également le jour, plus proche de la future université catholique qui remplacera la prison St Paul. N’en déplaise aux accros du volant, la gare routière sera délocalisée vers un emplacement qui reste à déterminer. De même, les gares périphériques comme celle de Vénissieux seront mises à contribution, avance le maire de Lyon :
« Elles doivent être des endroits de respiration, où l’on dépose sa voiture pour prendre les transports en commun, pour que le cœur de l’agglomération soit moins encombré par l’automobile. Cela fait partie d’un plan d’ensemble, avec le développement de l’autopartage Bluely. »
Une façon pour Gérard Collomb d’envisager « la mobilité urbaine de demain ».
Part-Dieu, Perrache : même combat
Relier le nord et le sud de la Presqu’île, désenclaver la Confluence… Le projet pharaonique se voit allouer 65 millions d’euros, répartis entre l’État, la SNCF, Réseaux ferrés de France, le Sytral, la Région et le Grand Lyon. La communauté urbaine prendra à sa charge les 2/3 du financement, consacrés à la rénovation du pôle d’échanges.
Le futur pôle d’échange de la gare Perrache. Crédit: Atelier Ruelle Colas Vienne
Mais tout cela n’est pour l’instant que théorique. Tout comme le projet de désengorgement de la Part-Dieu, seul dossier lyonnais à avoir reçu les bonnes grâces de la commission Mobilité 21. La première phase devrait prendre forme dans les prochaines années, mais la gare souterraine ne verra pas le jour avant 2030. Pourtant, c’est maintenant que Gérard Collomb a besoin de concrétiser ses ambitions :
«Les Lyonnais s’aperçoivent que la ville change énormément : les berges du Rhône, les rives de Saône… Demain, ils vont découvrir le nouveau tunnel de la Croix Rousse, le quartier de la Part Dieu, la rue Garibaldi. »
L’ombre de la campagne électorale plane déjà au-dessus de Gérard Collomb, sûr que « la ville du XXIe siècle » qu’il souhaite ériger le portera vers un troisième mandat.
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