Devant la multiplication, ces dernières semaines, des actions de l’extrême droite lyonnaise contre le projet de loi du mariage pour tous, la préfecture du Rhône s’est fendue ce jeudi 18 avril d’un communiqué dans lequel elle condamne des « agissements volontaires et irresponsables (…) visant (…) à provoquer le désordre ».
Après Manuel Valls qui avait dénoncé les tentatives d’intimidation de groupuscules d’extrême droite, c’est au tour de Jean-François Carenco, préfet du Rhône, de les pointer du doigt, sans les citer nommément :
« Ces agissements sont contraires aux règles fondamentales de la démocratie et aux principes républicains ».
Ce communiqué intervient au lendemain de la tentative d’occupation de la fédération socialiste du Rhône par les Jeunesses nationalistes. Une opération qui s’est soldée par l’interpellation de la plupart des militants venus manifester leur opposition au mariage pour tous, dont Alexandre Gabriac. Cette action coup de poing n’est pas la première du genre, alors que des manifestations sauvages de l’extrême droite se multiplient en marge des rassemblements d’opposants au projet de loi.
Il y a 10 jours, le Collectif Vigilance 69 contre l’extrême droite exhortait Gérard Collomb, le maire de Lyon et Jean-Francois Carenco à sortir de leur « silence assourdissant » concernant les agressions commises.
Si le maire de Lyon n’a pour l’heure pas réagi, la préfecture du Rhône tient à être claire :
«(Le préfet) ne saurait tolérer que la ville de Lyon devienne une tribune pour des groupes qui multiplient les actions « coup de poing » avec pour unique but de délivrer des messages de haine et de faire parler de soi dans les médias ».
Des instructions fermes auraient été données aux services de police « afin que les auteurs de ces agissements soient à chaque débordement, interpellés et donc déférés dans les plus brefs délais aux services judiciaire ».
Aller plus loin
Tous les articles sur l’extrême droite à Lyon sur Rue89Lyon

Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…