Depuis ce jeudi 13h, le Grand Lyon et le Nord Isère ne sont plus en alerte pollution. C’était la dernière zone de Rhône-Alpes concernée par des dépassements de seuil à la pollution.
Depuis lundi 18 février, un épisode de pollution aux particules fines (PM10) était en cours dans la région Rhône-Alpes. Après le niveau d’information et de recommandations pour les personnes sensibles, c’est le niveau d’information puis d’alerte qui avait été déclenché, le 24 février. Il avait été levé pendant deux jours le 21 février.
Selon Air Rhône-Alpes (l’organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air), la région a connu un épisode de pollution aux particules fines exceptionnel en raison des niveaux de pollution atteints sur l’ensemble de la région.
En cause le trafic routier et surtout le chauffage au bois, lisait-on sur le site d’Air-Rhône-Alpes, l’organisme en charge de la qualité de l’air :
« Les conditions météorologiques associées à la fois au chauffage et aux départs en vacances sont à l’origine ce week-end d’une accumulation des particules dans l’atmosphère. A la place d’une perturbation permettant la dispersion des polluants, on assiste plutôt à un plafond bas sur l’ensemble de la région, empêchant cette dispersion ».
Du 23 février au 5 mars, l’épisode a été l’un des plus importants jamais constatés par les zones géographiques concernées. L’ensemble des quatorze zones de Rhône-Alpes étaient concernées par le dispositif d’alerte. Ensuite, seul le bassin lyonnais était touché (Lire le bilan d’Air Rhône-Alpes en pdf).
Concrètement, le niveau d’alerte ayant été atteint, la préfecture avait annoncé que « la vitesse maximum autorisée sur les routes et autoroutes du département, lorsque celle-ci est supérieure à 70 km/h, est réduite de 20 km/h ».
Cliquer pour accéder à Bilan_technique_ARA_episode_pollution_FevMars2013.pdf
Un préfet mis en accusation
Le 5 mars, le préfet de région, Jean-François Carenco, a répondu dans un communiqué aux attaques formulées par les élus lyonnais d’Europe-Ecologie/Les Verts (EELV) qui accusaient le préfet de ne rien faire pour faire diminuer la circulation automobile, et donc, la pollution.
« En vertu de l’arrêté préfectoral du 5 janvier 2011, Jean-François Carenco, préfet de la région Rhône-Alpes, préfet du Rhône avait la possibilité de mettre en place une circulation alternée sur l’agglomération lyonnaise. Cette mesure aurait été applicable le lendemain, le dimanche 3 mars à 5 heures du matin. Or, le bassin lyonnais est revenu en alerte de niveau 1 dès le dimanche 3 mars. Ainsi, sauf à ce que le préfet maintienne la circulation alternée alors que les conditions de pollution n’étaient plus réunies, cette circulation alternée n’aurait fonctionné que le dimanche 3 mars ».
Le préfet Jean-François Carenco compte surtout sur la pluie attendue ce mardi pour « diminuer sensiblement les taux de particules sur l’ensemble du territoire régional ».
Mercredi 5 mars, malgré la pluie, le niveau d’alerte reste maintenu seulement sur le bassin lyonnais et le Nord Isère et sur le bassin lémanique (Genève).
Les écolos dénoncent « un silence scandaleux des autorités »
Lundi 5 mars, le parti Europe-Ecologie/Les Verts (EELV) s’était fendu d’un communiqué pour souligner qu’à partir de 4 jours consécutifs en « alerte aux particules », nous sommes en « alerte de niveau 3 » :
« C’est le plus haut niveau qui nécessite de prendre des mesures fortes de restriction de la circulation automobile. Il s’agit de la mise en place de la circulation alternée pour les véhicules motorisés et de la gratuité des transports en commun dans l’agglomération ».
Dans ce même communiqué, Pierre Hémon, président du groupe des élus EELV de la Ville de Lyon, dénonce l’attitude du préfet de région :
« Le Préfet aurait du prendre cette décision dès samedi, voire vendredi soir. Rien n’est apparu. Or il s’agit de la santé de l’ensemble des lyonnais. (…) Nous pouvons considérer qu’il y a soit une volonté délibérée de cacher la vérité aux Lyonnais, soit un manquement grave à la vigilance nécessaire. En tout cas il y a mise en danger de la santé des plus fragiles, mais aussi de l’ensemble de la population lyonnaise. Ce silence des autorités est scandaleux autant que stupéfiant. »
Pour la ministre de l’environnement, les cheminées sont « un vrai enjeu en Rhône-Alpes »
En marge de l’ouverture, mardi 19 février, à Eurexpo du Salon Bâtiments à énergie positive, la ministre de l’environnement Delphine Batho a déclaré au Progrès (papier) que les cheminées étaient « un vrai enjeu en Rhône-Alpes » et que la législation allait se durcir en matière de cheminées à foyer ouvert, qui émettent des particules fines. Des aides devraient également intervenir pour changer de cheminées ou de poêle :
« Nous voulons convaincre les gens et les aider à opter pour des inserts et des foyers fermés. Il est important de développer des incitations avant de des obligations ».
> Article actualisé le 25 février à 11h17
>Actualisé le 26 février à 19h14 après le déclenchement du niveau d’alerte
> Actualisé le 4 mars à 12h20 suite au communiqué d’Europe Ecologie/Les Verts sur l’attitude de la préfecture de région
> Actualisé le 5 mars à 18h10 suite au communiqué de la préfecture
> Actualisé le 6 mars à 18h50 avec le nouveau bulletin d’information d’Air Rhône-Alpes
> Actualisé le 7 mars à 16h10 suite au communiqué d’Air Rhône-Alpes annonçant la fin de l’épisode de pollution sur le bassin lyonnais et le Nord Isère.
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