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OL-Tottenham : c'est re-lose

RANK’N’OL #35.

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L’OL s’est fait sortir de la Coupe d’Europe après avoir concédé, comme à l’aller, un but en fin de match face à Tottenham (1-1). Une égalisation sur laquelle Dembélé, transparent jusque-là, mystifie Grenier, qui avait survolé la rencontre. L’inexorable destin européen de tout Lyonnais qui se respecte. « A ranking class hero is something to be ! »

OL-Tottenham

 

Jeudi 21 février 2013, 16ème de finale retour d’Europa League

Olympique Lyonnais – Tottenham Hotspur 1-1

Pour Lyon : Gonalons (17ème)

Pour Tottenham : Dembélé (90ème)

 

Notes : la grille d’éval’

#1 Rennes-OL 0-1 ; #2 OL-Troyes 4-1 ; #3 Évian TG-OL ; #4 OL-Valenciennes ;#5 OL-Ajaccio ; #6 OL-Sparta Prague ; #7 Lille-OL ; #8 OL-Bordeaux ; #9 Kiryat Shmona-OL ; #10 Lorient-OL ; #11 OL-Brest ; #12 OL-Bilbao ; #13 Nice-OL ;#14 OL-Bastia ; #15 Bilbao-OL ; #16 Sochaux-OL ; #17 OL-Reims ; #18 Prague-OL ; #19 Toulouse-OL ; #20 OM-OL ; #21 OL-Montpellier ; #22 OL-Kiryat Shmona ; #23 Saint-Étienne-OL ; #24 OL-Nancy ; #25 PSG-OL ; #26 OL-Nice ; #27 Épinal-OL ; 28 Troyes-OL ; #29 OL-Évian TG ; #30 Valenciennes-OL ; #31 Ajaccio-OL ; #32 OL-Lille ; #33 Tottenham-OL ; #34 Bordeaux-OL

 

1. Clément Grenier : l’emballement autour de lui commençait presque à être disproportionné. La barre était haute. Il l’a atteinte. Puis il l’a dépassée. Une première heure de toute beauté durant laquelle sa septième passe déc’ de l’année, sur coup-franc pour Gonalons (17ème), n’était qu’un petit « bonjour » qui ne disait pas tout de sa parfaite maîtrise de l’art des choix : caviars du gauche, son « mauvais » pied, passe derrière la jambe d’appui, coup du sombrero et une dizaine d’autres bonnes décisions prises en milieu hostile, toujours avec élégance. Une élégance qui n’aurait toutefois pas souffert d’un petit tacle de cochon en fin de match. Mais ce n’est pas tant par préciosité que par fatigue qu’il laissa frapper Dembélé (90ème). La faiblesse qui l’éloigne encore du niveau international ? Non. Juste la fatalité qui l’a fait entrer dans la légende de son club.

2. Maxime Gonalons : on pourrait parler de la sortie de route lyonnaise comme de la énième preuve de l’incompatibilité entre foot français et soirs d’Europe. Le genre de truisme qui pourrait rassembler à peu près tous ceux que l’affaire intéresse. A l’exception des premiers d’entre eux, les Lyonnais. Car on sait trop bien dans une ville qui a mené le plus clair de son existence footballistique « dans la banlieue de Saint-Etienne » ce que la lose signifie. Au point de pouvoir retracer l’histoire de la ville à travers ce seul prisme. Pas en reste pour coller au plus près de l’esprit qui y règne en maître, Gonalons s’est démené pour sortir le grand match qu’il faut, à coups de ballons grattés à la limite de la secousse réglementaire et relancés à l’intuition, première intention et vers l’avant. Sans oublier cette tête qui le ramène toujours vers son Mersey Beat à lui et son miracle d’Anfield. Ne restait plus qu’à incarner le grand capitaine de fin de partie qui rameute et replace à l’envi dans les dernières minutes. Autant dire un match de plus pour se rapprocher de la lose à la lyonnaise. Celle qui finit toujours par gagner à la fin.

3. Samuel Umtiti : avec cet effectif encore rajeuni d’un cran dans les dix dernières minutes et cette lose qui finit par rattraper l’OL par la manche à la 90ème, on pourrait croire que l’ADN européen des Lyonnais s’arrête là où commencent les matchs à élimination directe. Ou dit autrement, que le joueur lyonnais incarne comme aucun autre l’exception culturelle française les soirs d’Europe. On veut bien, à condition de retirer Umtiti du lot. Car le fossoyeur de Ménival est une exception à lui seul, rapport à la sérénité dégagée pendant 90 minutes. Au-delà de ses trois sauvetages (deux duels, un contre anticipé et dégagé), on s’est arrêté sur une action en seconde période. Un renversement de jeu qui vise son couloir et cherche Lennon dans son dos. La séquence rappelle furieusement celle d’Abidal à Milan en 2006  quand, trop court, le latéral avait laissé filer Chevchenko, avant que les poteaux de Coupet ne trouvent le tibia d’Inzaghi. De toute évidence, Umtiti connaît l’action par cœur au point de se permettre une relance facile pour son milieu sur la tête qui suit. Moralité : oubliez le dernier grand défenseur en date, le Grec de 2004, et célébrez son digne successeur, le geek de 2012.

4. Gueïda Fofana : tellement à l’aise depuis septembre face à la concurrence étrangère qu’il apparaît comme l’ultime recours crédible pour permettre à la France de reconquérir l’Eurovision. S’il n’a pas encore détrôné Marie Myriam, Fofana aura au moins poussé Malbranque sur le banc pour l’un des (rares) matchs de gala de la saison. Un choix longtemps justifié, notamment en première période, où il bonifia chacun des nombreux ballons qu’il avait lui-même récupéré. S’il a continué à intercepter les passes et les dribbleurs londoniens par la suite, la distribution a moins suivi. On lui pardonnera ce déclin, il partait de suffisamment loin. Et même s’il avait voulu poursuivre le festin, on ne lutte pas contre un destin.

5. Dejan Lovren : il suffit en général d’une paire de matchs, comme l’aller et le retour de ce 16ème d’Europa League, pour se dire que Lovren a tout du grand défenseur, celui qu’on nous avait promis à son arrivée entre Saône et Rhône. D’abord, un type suffisamment dur dans les duels pour qu’on en oublie jusqu’à la présence d’Adebayor. Puis un technicien plutôt fin qui relance à son aise, quand il ne se paye pas le luxe de lancer les chevaux l’espace d’une remontée plein axe. Lovren possèderait donc exactement ce qu’il faut pour être l’un des tous meilleurs. Sauf l’essentiel. Soit ce corps ou ces nerfs qui finissent par le lâcher autour du troisième bon match de suite. Comme ça que finit par remonter à la surface cette correspondance signée Lacombe à son arrivée : « Lovren, il sait tout faire. Dans son genre, il me rappelle Edmilson. » Un joueur qui avait également tout pour lui. Sauf le sens de la défense. De quoi réaliser une fois de plus avec cette défaite après un match quasi parfait l’aphorisme suivant : pour devenir un grand défenseur lyonnais, mieux vaut être un type contrarié.

 

Bonus On-refait-le-match

 

 

Parce que si tout se déroule comme prévu, l’OL ne rejouera pas l’Europa league avant un moment. Parce que si tout se passe comme prévu, l’OL ne gagnera pas la Champions league avant longtemps. Alors même s’ils ne jouaient que les 16èmes contre Tottenham, les Lyonnais ont peut-être raté l’occasion de faire quelque chose de chouette en coupe d’Europe. Le moment ou jamais de dire ce que vous vous auriez fait, entre bons choix et mauvaise foi.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.


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