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Sommet franco-italien : Hollande et Monti comptent sur l'Europe pour financer le Lyon-Turin

François Hollande et Mario Monti se sont vus ce lundi à Lyon avec pour principal objectif : purger le dossier de la ligne à 

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grande vitesse Lyon-Turin vieux de vingt ans. Pendant qu’ils s’engageaient au cours de ce sommet franco-italien à obtenir des fonds européens, un millier d’opposants, dont une majorité de No Tav italiens, étaient encerclés tout l’après-midi sur une place du 6è arrondissement. Revivez le fil de cette journée, côté préfecture et côté rue, sur Rue89Lyon. Par Dalya Daoud avec Audrey Chabal.

 

François Hollande et Mario Monti (crédit Alessandro di Meo/Maxppp).

Par Audrey Chabal et Dalya Daoud

 

20 heures : Monti et Hollande ont depuis longtemps quitté Lyon mais aux Brotteaux, une poignée de manifestants est restée sur place. Selon Le Progrès, 54 opposants au Lyon-Turin ont été interpellés dans la journée. Des pierres et des bouteilles ont été lancées en direction des CRS. Après une dernière charge de la part des forces de police, tous les cars de manifestants italiens sont partis. Sur le reste de la place, le dispositif de sécurité a été progressivement levé. L’arrêt de métro « Brotteaux » de la ligne B a finalement été ré-ouverte comme l’ensemble du secteur de la préfecture.

19h15 : Les manifestants lyonnais ont estimé que la situation était semblable à ce qui s’est produit place Bellecour en 2010, situation qualifiée de « garde à vue à ciel ouvert » : les opposants au Lyon-Turin sont restés circonscrits sur la place et ne peuvent pas en sortir, hormis à bord d’un car.

17h20 : Pas d’incident majeur pour l’heure sur la zone dans laquelle les manifestants sont contraints de rester. On invite les Italiens à remonter dans les cars par lesquels ils sont venus. La cortège anti-Lyon-Turin n’aura pas pu défiler cet après-midi dans les rues de Lyon.

16h50 : Les esprits s’échauffent sur la place des Brotteaux : plusieurs manifestants ont commencé à secouer les barrières et ont pris quelques jets de gaz lacrymogène. Des CRS positionnés de façon sur-élevée filment. L’un des policiers nous a confirmé que la zone était bien fermée, sans possibilité de sortir ni d’entrer.

16h40 : Plusieurs No Tav italiens ne veulent pas être « venus à Lyon pour rien ». L’ensemble des manifestants s’est mis en marche, mais les rues restent barrées. Ils se trouvent parqués au croisement de la rue Juliette Récamier et du boulevard des Belges, dans le 6è arrondissement de Lyon. Les policiers laissent entrer des gens sur la zone mais personne n’en sort pour l’heure.

Les No Tav italiens sur la place des Brotteaux de Lyon, le 3 décembre 2012.

16h25 : Sur la place des Brotteaux où se sont réunis plusieurs centaines de manifestants, italiens en grande partie et français, les No Tav crient « corteo, corteo! » (traduction : cortège, cortège). Des discussions sont en cours avec la police pour pouvoir manifester en défilant mais les rues sont barrées pour le moment.

16h15 : Un conseiller apporte une précision sur les budgets que comptent décrocher Mario Monti et François Hollande. Il s’agit d’une partie de l’enveloppe « mécanisme d’interconnexion de l’Europe », un nouvel outil favorisant les « programmes de croissance » et dans lequel le Lyon-Turin pourrait s’inscrire.

En résumé, pour les annonces relatives au Lyon-Turin : pas de calendrier, pas d’échéancier, mais une chambre d’enregistrement européenne, clairement identifiée, auprès de laquelle réclamer de quoi boucler les 8 milliards d’euros nécessaires. Mais aussi un vrai comité de pilotage, ce que François Hollande appelle un « promoteur public, impartial », pour « plus de transparence, réclamée notamment par les Italiens ».

16 heures : Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes et fervent défenseur de la ligne Lyon-Turin estime que « cette nouvelle étape est positive » :

« Il y aura désormais les instruments juridiques, après la ratification, imminente, par les deux gouvernements du projet. François Hollande et Mario Monti vont porter le projet au niveau de l’Europe dans le budget 2014-2020. Le budget dédié aux transports était de 10 milliards d’euros dans la période précédente qui s’achève en 2013. Il pourrait se situer entre 17 milliards et 21 milliards d’euros pour 2014-2020. »

15h50 : Les opposants au Lyon-Turin enfin arrivés à Lyon ne sont pas certains de faire partir un cortège de la place des Brotteaux, cerclée et fermée en grande partie par des CRS.

15h30 : La conférence de presse de François Hollande et Mario Monti s’achève, en même temps que les 12 bus d’opposants italiens arrivent à Lyon. Le chef d’Etat français et le chef du gouvernement italien souhaitent tous deux faire ratifier par les parlements l’accord déjà signé entre Mario Monti et Nicolas Sarkozy en janvier 2012. Aucun calendrier n’est en revanche calé, cela prendra « un certain temps », a esquivé le président français. Hollande comme Monti se sont engagés à faire débloquer les fonds européens, dont la répartition était déjà connue : 50% de la partie « études » du Lyon-Turin, et 40% de la partie « réalisation et chantier du tunnel ». Leur argument sera donc donné en choeur : « le Lyon-Turin est un projet européen ».

François Hollande a par ailleurs annoncé la mise en place d’un « promoteur public » pour mener le projet.

« Il avait dit, à juste raison, par la Cour des comptes, qu’il manquait un pilote au Lyon-Turin. Un promoteur public va être créé en 2013, chargé de mener les études notamment. »

Le prochain sommet franco-italien se tiendra à Turin, a annoncé Mario Monti.

13 heures : Les ministres français et leurs homologues italiens ont signé une série d’accords devant les caméras. En matière d’industrie, de recherche et d’enseignement. Mais aussi de transports (les tunnels du Fréjus, du Mont-Blanc et la ligne à grande vitesse Lyon-Turin).

Frédéric Cuvillier, ministre délégué en charge des Transports, et Corrado Passera, ministre du Développement économique (avec délégation transports) ont donc signé la déclaration relative au Lyon-Turin, sans que son contenu soit dévoilé davantage.

François Hollande, debout derrière les ministres, a soufflé à Frédéric Cuvillier : « C’est bon tu as bien lu? », suscitant les rires du premier rang dans l’assistance. Ils ont ensuite quitté les salons pour déjeuner, avant de lancer une conférence de presse en début d’après-midi. Près de deux cents manifestants se sont réunis sur la place des Brotteaux, dans le 6è arrondissement de Lyon.

12 heures : Daniel Ibanez et Paolo Prieri, porte-parole français et italien des opposants au Lyon-Turin ont improvisé une conférence de presse sur la place des Brotteaux. Ils protestent contre le blocage d’un car à la frontière entre la France et l’Italie : neuf cars sur dix ont pu passer mais ils attendent le dernier à Saint-Jean-de-Maurienne. Ils ne pourront certainement pas arriver à Lyon avant la fin de journée.

Daniel Ibanez et Paolo Prieri dénoncent une « atteinte au droit de manifester » et souhaitent annuler le rendez-vous de dix minutes qu’ils avaient pourtant obtenu avec François Hollande et Mario Monti.

François Hollande et Mario Monti s’entretiennent en ce moment et s’apprêtent à signer des accords bilatéraux avant le déjeuner.

11h45 : 25 personnes ont été interpellées place Saint-Louis (dans le 7e arrondissement de Lyon) suite au déploiement d’un imposant dispositif policier (hélicoptère en vol stationnaire, policiers en tenues et en civil). Il s’agit de militants opposés au Lyon-Turin, dont une partie seraient des No Tav italiens.

11h20 : Le maire de Lyon Gérard Collomb a finalement pu s’entretenir avec François Hollande dans un salon privé de la préfecture. Michel Mercier, président du département du Rhône et le premier ministre Jean-Marc-Ayrault étaient également de la partie. Du côté des opposants, trois cars seraient partis ce matin d’Italie et auraient passé la frontière. Pour l’heure, sur la place des Brotteaux où le rassemblement est prévu, se trouvent plus de journalistes et de CRS que de manifestants.

11h10 : Les militaires attendent en rang d’oignon dans la cour de la préfecture, sous la neige. Les journalistes italiens et français ont pris place dans les salons. L’une d’eux, arrivée de Paris ce matin pour un titre français, demande en l’air si on dit bien « la capitale des Gaules » pour parler de Lyon. Des No Tav nous ont indiqué dimanche soir que plusieurs cars devaient être affrétés d’Italie et partir à 6 heures du matin pour amener les manifestants jusqu’à Lyon.

10 heures : Gérard Collomb avait rendez-vous ce matin dans un salon privé avec le président de la République. Mais François Hollande a pris du retard, le maire PS de Lyon a filé à l’aéroport pour aller chercher François Hollande et s’entretenir avec lui pendant le trajet jusqu’à la préfecture du Rhône. Au menu de la conversation : le projet de métropole lyonnaise sur lequel Gérard Collomb a besoin d’obtenir des validations avant de le présenter à la presse demain, mardi 4 décembre, aux côtés de Michel Mercier (président du département du Rhône). Mais aussi, l’Anneau des sciences, autrement connu sous le nom de TOP, projet de contournement routier à l’Ouest de Lyon.

9h30 : le quartier de la préfecture est quadrillé, comme celui des Brotteaux, où les manifestants anti-Lyon-Turin ont prévu de s’attrouper à midi. CRS, policiers par centaines, hélicoptère figé au-dessus de la rue Servient, le dispositif bloque toute une partie du centre de Lyon. Mario Monti doit arriver à 11 heures pour les « honneurs militaires », les hymnes nationaux, la revue des troupes et tout le cérémonial habituel.

 

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