Reformé à Lyon en septembre dernier à l’université Lyon 3 (son fief historique), le Groupement Union Défense (GUD) a déjà fait parlé de lui pour des actions violentes. C’est pour cela que la direction départementale du PCF ne prend pas « l’agression » dont son siège a été l’objet à la légère, même s’il n’y a pas eu de coups distribués.
Ce mercredi, vers les 16 heures 30, cinq militants communistes étaient en réunion à leur siège départemental. Ils préparaient la fête de l’humanité du Rhône quand un groupe de sept personnes ont tenté un coup de force, en recouvrant d’abord la porte d’autocollants du GUD et de l’organisation sœur, les Jeunesses nationalistes.
Parce qu’il entendait « gratter » derrière la porte, un des permanents de la fédération a ouvert et est tombé nez à nez avec les membres du GUD.
Les cinq communistes sont alors, en groupe, intervenus, avec à leur tête Ingrid Merlinc, une militante de l’Ouest lyonnais qui a la particularité de travailler dans la sécurité. Elle décrit sept jeunes hommes habillés tout en noir. Quatre auraient eu selon elle le visage masqué par une capuche et une écharpe.
Elle raconte que sa présence a fait capoter l’ »agression » :
« Ils étaient venus pour casser du communiste mais comme je me suis mise en avant, ils n’ont pas osé frapper une femme. Ils disaient « une femme ça vaut rien » et provoquaient les hommes ».
Jusqu’à l’arrivée de la police, quelques échanges d’amabilités ont eu lieu.
Les sept personnes se sont présentées comme des membres du GUD et des Jeunesses nationalistes et ont déclaré être étudiants en droit à l’université Lyon 3.
D’après la militante communiste, le leader du groupe s’est présenté comme « nazi » en tendant le bras.
Trois militants en garde à vue
Au son des sirènes de la police, ils ont tous détalé. Sur le signalement des communistes, trois personnes ont été interpellées à quelques centaines de mètres du siège du PCF et ont été placées en garde à vue. Les communistes sont allés porter plainte. Contacté par Rue89Lyon, la Direction Départementale de la Sécurité Publique n’a, pour l’instant, pas précisé ce qui était retenu contre les trois militants d’extrême droite.
Quant au responsable des Jeunesses nationalistes et membres du GUD, Alexandre Gabriac, il dit ne pas avoir été mis au courant de cette action :
« Un militant m’a prévenu qu’il y avait trois militants du GUD en garde à vue, arrêtés devant la permanence du PCF. Mais je ne les connais pas personnellement. Je ne sais pas ce qui leur est reproché mais je les soutiens car, quoiqu’il arrive, on soutient toujours nos amis ».
La secrétaire fédérale du parti communiste, Danielle Lebail-Coquet explique que « ce n’est pas la première fois que [le local] se fait agresser ». Il y aurait déjà eu des autocollants collés et croix celtiques taguées.
Elle considère que ce cas-là est « plus grave » car c’est la première fois que les communistes retrouvent leurs agresseurs dans l’allée.
Deux jours après les faits, le PCF organisait ce vendredi matin une conférence de presse avec d’autres organisations de gauche : le collectif 69 de vigilance contre l’extrême-droite et la Gauche unitaire.
Les principaux élus du PCF, le sénateur Guy Fischer et la maire de Vénissieux, Michèle Picard, étaient présents autour de la secrétaire fédérale, Danielle Lebail-Coquet.
Dans un communiqué, elle avait déclaré que le PCF ne se laissera pas « impressionner par les gesticulations des fascistes de tous poils » :
« Les communistes ne se laisseront pas détourner de leur objectif, de rassembler les forces intéressées au changement contre la droite et son extrême. Nous sommes avec les salariés dans les entreprises, les populations qui souffrent dans les quartiers populaires, les jeunes pour qui l’horizon est fait de précarité. Nos combats sont ceux de l’humain contre la barbarie du capitalisme et de son chien de garde l’extrême droite ».
Tags néo-nazis et opérations coups de poing
Sous l’appellation d’UDJ (Union Défense de la Jeunesse), les « gentlemen fascistes », comme se surnomment les membres du GUD, ont demandé leur référencement à Lyon 3 en octobre dernier, ce que la direction de l’université leur a refusé.
Le GUD a notamment fait parlé de lui pour des tags néo-nazis dans une commune du Beaujolais en décembre dernier et, au printemps, pour une opération coup de poing lors des élections étudiantes.
> Article mis à jour le vendredi 28 septembre à 19h27 après la tenue par le PCF d’une conférence de presse
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