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Prisons de Lyon-Perrache : entrez dans la "marmite du diable"

Trois ans après avoir été vidées de leurs détenus et de leur personnel, les prisons de Perrache seront exceptionnellement ouvertes au public ce week-end. L’occasion de revenir, en témoignages, sur la mémoire d’un lieu chargé d’histoires.

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Crédit : Leïla Piazza

Construites respectivement en 1831 et 1865, les prisons Saint-Joseph et Saint-Paul ont surtout fait parler d’elles durant des décennies pour leurs conditions d’incarcération déplorables. A tel point qu’on les a surnommées « la marmite du diable ».

En 2000, un documentaire d’Envoyé spécial, diffusé sur France 2, faisait la lumière sur ce lieu sombre :


Première partie du documentaire « La marmite du diable », diffusé sur France 2 en 2000.

A ce moment, le terme « marmite du diable » n’était encore pas très répandu, comme le raconte Djammel Touhami, détenu dans les prisons de Perrache à différentes reprises entre 1974 et 2003 :

« A ma connaissance ça a commencé à se dire après le reportage. Tout le monde, le lendemain de la diffusion du documentaire disait « tu as vu comment ils nous appellent ? La marmite du diable ». Depuis tous les détenus ou anciens détenus ont pris cette expression. »

 

Une prison humaniste et hygiéniste… à l’origine

Si ces prisons ont fait leur réputation sur leur insalubrité, elles ont à l’origine été conçues comme une avancée, avec des conceptions hygiénistes tout à fait nouvelles pour l’époque, rappelle Véronique Belle, chercheur au service du patrimoine culturel de la région :

« Avec le siècle des Lumières et les philanthropes, très présents à Lyon, il y a eu tout un courant où on essaie de dire que la détention peut servir à amender le détenu, à l’isoler des mauvaises influences qui sont celles des codétenus, et à le soumettre à la bonne influence du personnel pénitentiaire et de l’instituteur. Et c’est les débuts de l’hygiénisme. On essaie de faire en sorte que tout soit sain. Et pour ce faire, il faut que l’air et la lumière entrent partout. Louis-Pierre Baltard (architecte de la prison Saint-Joseph, ndlr) a conçu une architecture propre à réaliser ce projet. »

Mais très rapidement, ce but est mis à mal par la surpopulation carcérale, poussant à la construction d’une seconde prison juste à côté, en 1865 : Saint-Paul. Le choix d’un plan en étoile est, là encore, une « grande avancée » pour les conditions humaines et d’hygiène de l’époque. Mais ne suffira pas à endiguer la surpopulation.

Le bâtiment H, le plus grand de la prison Saint-Paul. Crédit : Leïla Piazza

 

Rats, cafards… et ratonnades de nuit

Les détenus qui sont passés par ces prisons racontent un quotidien pénible. L’Etat a été condamné à de multiples reprises pour les conditions de détention de Perrache. Sylvain Cormier, avocat pénaliste lyonnais, a décrit dans le détail l’état des bâtiments, dans un récit publié par lemonde.fr. Etroitesse des lieux, mal chauffés, dont les toilettes trônaient dans un coin des 9m2 que se partageaient en général trois détenus, cours de promenades ravagées de détritus, rats, cafards dans les douches, fuites d’eaux et électricité en dehors de toutes normes de sécurité…

Un quotidien difficile à la fois pour les détenus mais aussi pour les surveillants, qui partageaient donc aussi ce cadre, comme le soulignent les réalisateurs de « La marmite du diable » :

« Vétusté, saleté, bruit : détenus et surveillants souffrent en partie des même désagréments. Dans ce mirador, les WC sont aussi dépourvus de cloisons. Aller aux toilettes c’est à coup sur se donner en spectacle aux riverains des immeubles voisins. »

A cela s’ajoutait la violence devenue routinière :

« Quand tu restes enfermé, à trois ou quatre, et ce 22 heures sur 24, que tu n’as aucun espace de liberté, que tu es dans une promiscuité permanente et totale, comment tu veux que ça ne pète pas ? »

Il suffit d’un rien, raconte Alain Cangina, ex-détenu, président et fondateur de Renaitre PJ2R (Pour une justice résiliante et réconciliante) :

« C’est l’arbitraire le plus absolu. Si tu te prends la tête avec un maton, tu sais que tu ne peux rien faire, sinon tu vas au mitard… On essaie de faire croire à l’opinion publique que ces détenus sont violents. Mais c’est aussi la situation dans laquelle on les met qui les rend violents. »

Une violence inter-détenus sur laquelle régnait et règne toujours « une loi du silence », comme l’expliquait Jean-Paul Ricard, alors directeur des prisons de Lyon.

Tous racontent par ailleurs des relations difficiles avec certains surveillants :

« Cela allait de l’insulte raciste jusqu’à la ratonnade de nuit en passant par toutes les petites brimades qui font qu’on n’ouvre pas la porte pour les activités, pour la promenade, etc. », raconte Alain.

Les toilettes, la plupart du temps à peine séparés d’un rideau improvisé du reste de la cellule. Crédit : Leïla Piazza

 

« Les mobilisations en faveur des détenus partaient de Lyon »

Sans oublier les violences plus exceptionnelles. Alors que des militants lyonnais faisaient une grève de la faim à l’extérieur de la prison et se mobilisaient contre la double peine, durant la campagne présidentielle de 1981, les détenus ont décidé de se joindre au mouvement :

« Pour une fois que des gens à l’extérieur faisaient quelque chose pour nous, il fallait qu’on les soutienne, raconte Djammel Touhami. Ils se battaient pour nous. Mais le mouvement a été maté au bout de quatre ou cinq jours par l’administration pénitentiaire (AP, ndlr). Avec quatre copains, on a été amenés au quartier disciplinaire où on a été tabassés. Mais tabassés, quoi ! Et puis on a été transférés dans d’autres prisons. L’AP flippait. Comme de tradition, les mouvements dans les prisons partaient de Lyon, ils avaient vraiment peur. »

Ou encore à l’été 1992, quand, lors d’une grève des surveillants, les CRS ont été appelés pour les remplacer :

« Vous imaginez des CRS transformés en gardiens de prison ? Avec des matraques d’un mètre et des fusils à pompe, des bergers allemands et des cagoules. Ils ouvraient la cellule à dix. Ils te disait « toi, viens là ! ». Et là on a pris des coups. Sans savoir pourquoi. Tous les jours, pendant les deux semaines où cela a duré, c’était des bastonnades. C’est l’aumônerie catholique qui s’en est rendue compte un jour où elle nous amenait du tabac et qui est allée voir le directeur pour lui dire qu’il fallait arrêter ce massacre. »

« La rate c’est dur, mais la sortie c’est sûr » : un message que l’on retrouve dans de nombreuses cellules. Crédit : Leïla Piazza

 

Mitard et suicides à répétition

Les prisons de Perrache étaient aussi réputées pour leur fort taux de suicide. A tel point que la direction a choisi de ne plus communiquer sur ce sujet. Les réalisateurs du documentaire de France 2 ont comptabilisé que « sept détenus de moins de 20 ans se sont suicidés en 1999 ». « Un taux bien supérieur pour cette année là à la moyenne des établissements français », commentaient-ils.

Alain Cangina avait été noté « en grave dépression » lors de son incarcération :

« Si tu avais besoin d’un suivi psychologique, comme moi, le temps de faire les démarches, tu ne voyais un psy que quinze jours après. En fait, lorsque j’étais arrivé, les matons avaient prévenu mes co-détenus, pour qu’ils me surveillent. »


Reportage de TLM, datant de février 2009. Après un suicide à la prison, la famille porte plainte pour tenter de connaître la vérité.

Des cas suspects posent toujours question. Aujourd’hui encore, ils ne sont évoqués qu’à demi-mots. La loi du silence règne toujours sur cette question, même si quelques uns aimeraient en savoir davantage, comme Djammel Touhami :

« Perrache c’est la prison où il y a eu le plus de suicides. Surtout au mitard. Moi j’aimerais bien qu’il y ait une enquête sur ce mitard. Comment ça se fait qu’il y ait eu autant de suicides juste avant une sortie ? Ca fait peur ! »

 

« On a tiré la même charrue »

Il y a « la peur » et il y a tout le reste. Comme les relations sociales, souvent dictées par la survie.

Bernard Bolze, fondateur de l’OIP, qui a séjourné deux mois à la prison Saint-Paul à la fin des années 70, témoigne :

« La prison c’est un endroit où l’on souffre, bien sûr, où l’on est isolé, où on peut prendre des mauvais coups. Mais c’est aussi un endroit de fraternité, où se créent des solidarités. Quand on purge 20-30 ans de prison, on ne fait pas le malin. La parole est vraie. »

Djammel Touhami confirme :

« Les amitiés qu’on crée là-bas, elles sont solides. On a tiré la même charrue. C’est très fort ! Parce que c’est dans la détresse et quand vous n’avez rien que vous voyez vraiment la valeur des gens. C’est là qu’on voit l’amitié et la solidarité. »

Alain Cangina et lui aidaient les autres prisonniers dans leurs démarches administratives et notamment la rédaction de courriers. Une place à part, qui leur assurait le respect, la tranquillité et une place sociale valorisante au sein de la « taule ».

Dans les prisons de Perrache, pour survivre, on a développé des méthodes répandues dans de nombreuses prisons. Comme les « yoyos », une corde, lancée à travers les barreaux d’une fenêtre, qui permet de récupérer des objets entre les cellules ou encore apportés de l’extérieur et de les faire circuler. Une pratique courante mais renforcée, sans doute, à Lyon par son implantation au cœur de la ville.

« C’est simple, tu découpes un drap en lamelle. Ca te fait une certaine longueur. Au bout tu mets un poids, en général une bouteille d’eau. Tu passes ta main dans la grille et tu fais tourner le yoyo. L’autre tend son bras par sa fenêtre et la bouteille s’entoure. On était très sophistiqués. On était capable de se brancher même face à face ou de ramasser quelque chose qui tombait par terre avec un yoyo et une fourchette. »

Devenu un « pro du yoyo », Alain Cangina analyse : « On résistait. Si tu te laissais bouffer par la prison et que tu t’institutionnalisais, tu étais mort. Tu devenais un zombie. »

Interrogé sur la question de la circulation de la drogue, courante à Perrache, Jean-Paul Ricard, alors directeur des prisons de Lyon, répondait dans le documentaire :

« Il existe une vie souterraine, qu’on n’ignore pas (…) Même à supposer qu’on aurait les moyen de l’empêcher, ça ne serait pas forcement une meilleure chose en terme de stratégie et de gestion de la détention que de vouloir la contrôler absolument, voire la supprimer. Car elle participe d’une certaine manière à l’équilibre de la prison. »

Les « yoyos » décorent toujours les cours de promenade. Crédit : Leïla Piazza

 

Une marmite culturelle

Les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph se sont aussi distinguées pour d’autres raisons. Intégrées dans la ville de Lyon, elles ont accueilli une multitude d’actions associatives et culturelles innovantes. Bernard Bolze fonda l’Observatoire International des Prisons (OIP) après y avoir séjourné. Daniel Siino y créa en 1983 le « Téléphone du dimanche », une émission radiophonique permettant aux proches de s’adresser aux détenus directement, et qui s’est ensuite généralisée dans le réseau naissant des RCF de France.

A la même époque tous les deux rejoignent l’équipe fondatrice du premier journal écrit par des détenus, « L’Ecrou », apportant ainsi la possibilité d’une expression « publique » dans ce lieu d’habitude tenu à l’écart de l’espace public.

Par ailleurs, entre 1990 et 1993, de nombreux artistes internationaux sont rentrés dans les prisons de Perrache pour le projet « Complicités d’évasion », monté par Daniel Siino, qui tient alors l’association culturelle des prisons.

« Les détenus ont découvert des spectacles de danse, des choses qu’ils ne seraient jamais allés voir. Et ils ont eu les meilleurs professeurs d’art contemporain pendant deux ans : que ce soit Gérard Garouste, Robert Combas, les frères Di Rosa, Ernest Pignon-Ernest (dont un travail sera exposé dans les prisons, à l’occasion des Journées du patrimoine, ndlr)… Ces artistes se sont trouvés des points communs avec les prisonniers. Souvent ce sont des gens qui sont un peu enfermés quelque part. », explique Daniel Siino.

Une grande exposition a voyagé dans différentes villes : « Paris, Nantes ou encore Huston ». Et certains ont laissé des traces à l’intérieur des murs. Comme les bonhommes blancs de Jérôme Mesnager qui arborent certaines cours de promenades. On encore le tunnel qui relie Saint-Paul à Saint-Joseph et qui a été peint par des détenus, parmi lesquels un certain Didier Chamizo, artiste maintenant reconnu sur la scène internationale. Sur les dizaines de mètres de béton, il a peint l’un de ses premiers « Quatre en cellule ».

En transit entre deux prisons, Eric Jayat, fondateur d’Axès libre, association de réinsertion par la culture, n’a passé qu’une semaine à Perrache. Et pourtant, il se souvient de ce tunnel avec précision :

« C’est la première fois que je voyais une œuvre en détention. Elle est assez poignante. Et on y lit ce qu’on a envie d’y lire. Une définition du bien-être, de la souffrance, de l’enfermement, de ce que l’on peut penser, ce que l’on peut rêver quand on parle de liberté alors qu’on est en détention. Comment on envisage le monde extérieur. Et puis aussi ce que l’on représente pour la société civile, l’incompréhension, la peur… Parce qu’après avoir passé autant de temps ici, on se demande comment on va pouvoir faire face à la sortie et à tout ce que ça peut impliquer en termes de citoyenneté. On y voit tout ça. Et cette fresque est extraordinaire pour ça ! »

Les bonhommes de Jérôme Mesnager. Crédit : Leïla Piazza

 

« Il n’y a plus de caïd »

Les prisons de Perrache sont un tableau en mouvement continu. Djammel Touhami raconte que lorsqu’il y est arrivé dans les années 1970, il n’y avait pas de toilettes :

« Avant, il y avait la « tinette », c’est-à-dire un pot de chambre où les détenus faisaient leurs besoins. Il y en avait une par cellule. Tous les matins un des détenus devaient aller la vider dans la fosse à purin. A partir de 1974, après les mutineries dans toutes les prisons de France, et suite à la visite de Valéry Giscard d’Estaing à la prison Saint-Paul, des crédits ont été alloués afin de rénover les prisons de Perrache et d’y apporter un minimum d’hygiène pour les détenus. Ils ont installé des WC et des lavabos dans toutes les cellules. Et ils ont mis des douches dans les bâtiments (les douches se trouvaient avant dans un bâtiment non-chauffé situé dans une cour de promenade, ndlr). Il y a eu des évolutions à ce moment là. Mais il a fallu des morts pour ça. »

De la même façon, la population carcérale de Perrache a évolué. Et la violence a changé, comme le rappelle Alain Cangina :

« La prison a basculé. Il n’y a plus de grande poche de criminalité. Il n’y a plus de caïd pour réguler la prison. Même si la hiérarchie est restée un peu la même car les braqueurs sont en haut du palmarès et les pointeurs (personnes condamnées pour viol ou pédophilie, ndlr) les derniers des derniers, il n’y a plus un détenu capable de réguler la prison. »

Une évolution que notaient, dès 2000, les réalisateurs de « La marmite du diable » :

« A Lyon, les populations issues des cités périphériques constituent maintenant l’essentiel de la population carcérale. Avec le temps ils ont apporté une nouvelle forme de violence. Plus débridée. Moins contrôlable. »

Et Bernard Arbet, premier surveillant, de constater qu’en conséquence, « le rapport personnel/détenu a énormément changé. »

Incarcéré à différentes reprises entre les années 1970 et 2000, Djammel Touhami a vécu ces changements :

« Dans les années 70, je dirais que c’est la période la plus raciste de la prison. C’était des punitions, des coups, des violences. Par la suite quand la gauche a pris le pouvoir en 1981, le ministère de la Justice, avec Badinter, a fait évoluer les choses. La prison est devenue plus humaine, avec une nouvelle génération de surveillants plus jeunes, qui sortaient d’école. Tous ces vieux machins qui avaient connus la guerre d’Algérie ont été plus ou moins mis à la retraite. Et on a eu quelques petits acquis : la TV, le port de la tenue civile, l’accès à la radio avec l’arrivé de la FM et puis des radios rebelles comme Radio Canut. »

Jusqu’à la dernière période de la prison :

« Il y a eu une vague d’arrivée des populations de banlieue dans les prisons, qui se sont remplies. On en est arrivés à vivre à quatre par cellule. Les acquis qu’on avait eu avec Badinter, la surpopulation pénale dans les années 1990 les a bouffés. »

Les cours de promenade, en « camembert » de Saint-Paul. Crédit : Leïla Piazza

 

Les portes du pénitencier se referment

Le 3 mai 2009, les prisons de Perrache ferment leurs portes. Définitivement. Les détenus sont transférés dans une structure flambant neuve, à Corbas. Alain Cangina a vécu le déménagement :

« On était content au départ. Moi je suis passé d’une cellule de 9m2 à quatre, à une cellule de 11m2 tout seul. C’était une salle de bal ma cellule. Douche en permanence, etc. C’était propre, ça sentait le neuf ! Mais au bout d’une semaine, on voulait tous rentrer à Perrache, matons compris, car leurs conditions de travail se sont largement dégradées. »

Si les conditions d’hygiènes se sont nettement améliorées, beaucoup s’accordent à dire que l’isolement instauré dans ces nouveaux établissements est tout aussi inhumain. Même le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue :

« On vous dit dans cette maison de Corbas qu’il y a beaucoup plus de facilités, d’hygiène, de mobilité, etc. Mais ce qui est intéressant, c’est d’interroger les détenus et le personnel.

Si par extravagance, on faisait voter et les uns et les autres, entre Saint-Paul/Saint-Joseph et Corbas, le résultat serait de 100 % pour Saint-Paul/Saint-Joseph. […] Les gens préfèrent vivre avec des cafards mais avec des relations sociales que sans cafards et sans relation sociale. »

Les prisons de Perrache ouvrent donc leurs portes à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Nettoyés, les murs ne portent plus traces de sang ou d’excrément, mais restent impressionnants à pénétrer.

Des graffitis, dans la cour de promenade des mineurs de Saint-Paul. Crédit : Leïla Piazza


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