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Michèle Rivasi (EELV) peut-elle être la candidate écolo de 2017 ?

Qualifiée pour le second tour des primaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’eurodéputée du Sud-Est Michèle Rivasi a fait son petit tour de chauffe à Lyon ce lundi. Endosse-t-elle déjà le costume de candidate à l’élection présidentielle ?

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Michèle Rivasi à la Fabrique des producteurs à la Super Halle d'Oullins le 24 octobre 2016. Photo BE/Rue89Lyon

Michèle Rivasi à la Fabrique des producteurs à la Super Halle d'Oullins le 24 octobre 2016. Photo BE/Rue89Lyon
Michèle Rivasi dans les rayons de la Super Halle d’Oullins, le 24 octobre 2016. Photo BE/Rue89Lyon

Pour Michèle Rivasi, il s’agit maintenant de résoudre une équation : « gagner des voix en interne » mais aussi de « dépasser » le parti.

Avec 30,16 % des suffrages exprimés, elle est arrivée en seconde position au premier tour des primaires d’EELV devançant notamment l’ancienne ministre du logement et patronne du parti Cécile Duflot. Ancienne députée de la Drôme de 1997 à 2002 (apparentée PS) et adjointe au maire de Valence, elle a profité des votes dans cette grande région sud-est où elle est bien implantée.

« Beaucoup sont surpris par ce résultat parce qu’ils croyaient que le vote se feraient à Paris », sourit-elle.

Une réserve de voix ?

Son score, elle l’attribue donc en grande partie à son implantation « dans les réseaux associatifs ». Des électeurs, pas nécessairement encartés à EE-LV mais qui ont choisi de voter pour les primaires du parti.

Au parti depuis 2005 et eurodéputée depuis 2009, elle a pourtant eu beaucoup de mal à réunir les parrainage au sein du parti pour se présenter à ces primaires. Son image de combattante contre le nucléaire et de pourfendeur des lobbys à Bruxelles lui confèrerait une image de femme intègre qui en plus ne « trempe pas dans les histoires de parti ».

Même si elle est là depuis longtemps, elle bénéficie selon elle d’un besoin de renouveau.

« Regardez la bulle autour de Macron. Je ne sais pas ce qu’il y a derrière mais elle témoigne d’une besoin de nouveaux visages », lâche-t-elle.

Pour la présidentielle de 2017, il lui faudra de son propre aveu « gagner des voix à l’intérieur du parti ». Comment faire ?

Elle compte sur ses soutiens à l’intérieur du parti, les députés Sergio Coronado ou Jean-Louis Roumégas notamment, et à des figures du parti comme l’ancien ministre de l’environnement Yves Cochet. Elle ne désespère pas d’obtenir le ralliement de Karima Delli qui a obtenu près de 10 % des suffrages.

Quel poids face à Yannick Jadot ?

Aucune euphorie chez Michèle Rivasi mais autour d’elle, on croit dans la victoire le 7 novembre prochain. Face à elle, Yannick Jadot incarne plutôt « l’aile droite du parti ».

« Il a fait le plein au premier tour, il n’a pas beaucoup de réserve de voix », pense-t-on surtout dans son entourage.

Malgré ses déclarations, Yannick Jadot serait davantage perçu comme « PS compatible » par certains électeurs, estime-t-on autour d’elle. Michèle Rivasi l’a redit : « aucune alliance avec le PS pour 2017″.

Mais ce duel final il lui faut aussi se placer en candidate potentielle pour 2017. Chercher des voix en interne mais aussi « dépasser le parti », voilà son équation. Elle entend donc continuer poursuivre son rôle d’alerte mais aussi plus classiquement « rassembler le peuple écologiste ». Une parole de politique.

Elle entend donc travailler avec tous ceux qui se reconnaîtront dans le programme, qu’ils viennent du Parti de gauche ou d’ailleurs.

« Travailler avec quelqu’un comme Corinne Lepage, pourquoi pas », estime-t-elle.

Une parole de politique qui a quelques campagnes électorales derrière elle aussi. D’ailleurs, elle n’oublie pas de le rappeler :

« Yannick (Jadot) n’a connu que des élections de listes. Moi j’ai fait et gagné des élections uninominales. »

Boues rouges productives

Ancienne présidente de Greenpeace, depuis longtemps engagée contre le nucléaire -elle a fondé notamment la CRIIRAD, laboratoire d’analyse sur la radioactivité-, Michèle Rivasi a multiplié les actions fortes et médiatiques ces derniers temps sur des sujets environnementaux ou de santé.

Elle a notamment organisé un « apéro boues rouges » devant Matignon pour alerter sur la pollution maritime rejets dans le parc des Calanques dans les Bouches. Ou encore alerté sur la question de l’étiquetage alimentaire. Elle cultive cette image d’élue de « terrain et de luttes ».

Elle n’a d’ailleurs pas oublié d’afficher sur sa profession de foi le soutien de Pierre Rabhi, créateur du réseau des Colibris installé en Ardèche et figure écologiste importante. Ou encore de Daniel Ibanez, opposant au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin.

Résultat : le nombre d’inscrits a été très important dans son département de la Drôme mais aussi dans le Rhône, en Isère ou dans les Bouches-du-Rhône. Les inscriptions dans ces départements réunis était ainsi équivalente à celles enregistrées à Paris.

« La gnaque aux gens »

Si elle est élue candidate par les participants à la primaire, elle imagine constituer des « comités citoyens » pour amender collectivement le programme écologiste. Avec quelle ambition pour l’élection présidentielle, si détestée par les écologistes ?

« Celui de faire le score le plus haut possible. Je crois que si on fait une bonne campagne en équipe, on peut faire au-delà de 10 %. Mais il faut donner la gnaque aux gens. »

Allusion aux propos de Yannick Jadot qui, lors du premier débat, entre les candidats à la primaire avait déclaré qu’il ne pensait pas qu’un écologiste puisse gagner en 2017.

On ne sait pas si Michèle Rivasi s’y voit pour autant davantage, en tout cas elle est plus pragmatique :

« Si je dis que ma candidature est de témoignage, c’est sûr que je n’aurai pas les votes. »


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