Najat Vallaud-Belkacem, à Paris, le 17 mai 2012 Crédit : Maxppp
L’ancienne adjointe au maire de Lyon, Najat Vallaud-Belkacem fait sa première visite officielle dans la ville, en tant que ministre, ce vendredi 29 juin. Un déplacement au cours duquel elle devrait rencontrer « des associations des droits des femmes » pour une discussion « autour du projet de loi relatif au harcèlement sexuel », selon le programme.
Deux types de harcèlement sexuel
Mais Najat Vallaud-Belkacem doit déjà essuyer les premières critiques. Jugé trop flou, l’article condamnant le harcèlement sexuel avait été abrogé le 4 mai par le Conseil Constitutionnel, créant ainsi un vide juridique sur cette question.
Pour pallier ce manque, un nouveau texte préparé conjointement avec la ministre de la justice Christiane Taubira est actuellement à l’étude et vient d’être remanié par le Sénat.
Principale nouveauté du projet : il instaure une double définition du harcèlement sexuel. La loi devrait dissocier le harcèlement « par répétition » du harcèlement « par chantage », accompagné « d’ordres, de menaces ou de contraintes ». Le premier devant être puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende tandis que le second entraînerait une peine deux fois plus élevée.
Une « hiérarchisation » qui ne satisfait pas un collectif féministe lyonnais, créé à l’initiative du Planning Familial 69, de Femmes Solidaires Rhône et d’Osez le féminisme 69.
Le harcèlement sexuel « moins puni qu’un vol simple »
Dans un communiqué, le collectif d’organisations dénonce une définition du délit « trop complexe », arguant notamment de la difficulté de prouver « l’imposition des comportements » décrite par la loi.
Appelant à un rassemblement samedi 30 juin de 15h à 17h place des Terreaux, le collectif réclame une « définition unique du délit », ainsi qu’un alourdissement des peines prévues :
« Même avec circonstances aggravantes, le harcèlement sexuel serait moins puni qu’un vol simple ! »
Quelques jours après la polémique déclenchée par ses propos sur sa volonté de voir « disparaître la prostitution », la première visite lyonnaise de Najat Vallaud-Belkacem s’inscrit donc dans un contexte national chargé.
Alors que la guerre fratricide entre Philippe Meirieu et Thierry Braillard se poursuit, dessinant en filigrane l’opposition entre le PS national et Gérard Collomb, la porte-parole apparaît ainsi bien loin des enjeux de politique locale.
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