Dans un entretien au Progrès (payant), Michel Havard (UMP), récemment battu aux législatives dans la première circonscription du Rhône, propose l’organisation de « primaires citoyennes » pour désigner le candidat qui représentera « la droite et le centre » aux élections municipales de 2014 à Lyon.
Le chef de file de la droite au conseil municipal prend pour modèle les primaires organisées par le PS lors de l’élection présidentielle :
« Des primaires ouvertes aux adhérents de l’UMP bien sûr, mais aussi à tous les Lyonnais et Lyonnaises qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre et qui acceptent cette règle du jeu de démocratie interne. Qu’ils soient adhérents ou pas. »
Concernant les règles du jeu, l’ex-député de la 1ère circonscription du Rhône a déjà des idées :
« Pour être électeur, il faut être inscrit sur les listes électorales, accepter de verser une participation modique destinée à couvrir les frais et signer une charte d’adhésion aux valeurs de la droite et du centre.
Pour être candidat, et éviter la multiplication des candidatures, il faudra être parrainé par trois élus de la ville de Lyon qui se réclament de la droite et du centre, être inscrit sur les listes, et signer une charte sur les valeurs. »
S’agissant des candidats, Michel Havard nous dit qu’il faudra compter sur lui, malgré sa défaite aux législatives :
« Comme je l’ai dit, le résultat des législatives ne change pas ma détermination à être candidat à la mairie de Lyon. J’ai parfaitement conscience que, pour que nous ayons une chance en 2014, je dois devenir dans l’esprit des Lyonnais, un candidat crédible à la mairie de Lyon. Je vais tout faire pour que les Lyonnais pensent que je peux être un bon maire de Lyon. »
Finalement, les candidatures seraient à déposer avant fin 2012 pour un scrutin en février 2013. Quant à l’hypothèse d’un éventuel parachutage, Michel Havard réaffirme son opposition et déclare qu’il s’y opposera de « toutes (ses) forces ».
Denis Broliquier, président de Lyon divers droite a réagi ce vendredi à la proposition de Michel Havard. Le maire du deuxième arrondissement considère dans un communiqué que « le principe des primaires est une bonne idée » :
« C’est exactement ce que Lyon Divers Droite défend par son indépendance. Cette proposition de primaire valide donc pleinement notre démarche de droite plurielle. Qu’il s’agisse d’une primaire ou d’un premier tour d’élection, il faut que les électeurs aient d’abord la possibilité d’exprimer leur sensibilité pour mieux se rassembler ensuite. »
Mais Denis Broliquier veut des primaires « à certaines conditions » :
« D’abord, le calendrier proposé n’est pas le bon : faire voter les électeurs en février 2013, c’est-à-dire plus d’un an avant les élections n’a pas de sens. D’autant que le calendrier électoral peut évoluer. Les municipales risquent d’être reculées de 6 mois voire un an. Il faut donc connaître la date définitive des municipales et fixer les primaires 6 mois avant.
Ensuite, une règle pour la constitution des listes doit être établie avant les primaires car il s’agit d’un scrutin de liste.
Enfin, il faut que tout le monde s’engage. Oui à la charte de valeurs bien sûr, mais il faut une charte d’engagement à se battre jusqu’au bout derrière celui ou celle qui sera arrivée en tête, comme nous l’avons fait aux législatives. »
Surtout, le maire du deuxième pose la question qui fâche, celle de savoir si cette idée d’organiser des primaires à droite est partagée par le reste de l’UMP et par les gens qui se réclament du centre et qui ne soutiennent pas Gérard Collomb.
Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…