Voilà maintenant cinq jours que les éboueurs lyonnais ont entamé leur grève. Et les poubelles devraient continuer à s’entasser encore quelques temps. La rencontre entre l’intersyndicale (CGT, UGICT-CGT, FNACT-CFTC, CFDT, FO, FA-FPT, UNSA) et le Grand Lyon n’a rien donné, les parties campant toujours sur leurs positions. Actuellement ce sont plus de 40% des employés qui sont en grève depuis le début de semaine, selon les chiffres avancés par Thierry Philip et Pierre Credoz, vice-présidents du Grand Lyon en charge de la propreté et des ressources humaines. Plus proche de 50%, selon les syndicats.
Ce vendredi matin, la partie de ping-pong par médias interposés continuait avec deux conférences de presse successives, convoquées par le Grand Lyon puis par l’intersyndicale des éboueurs. Seul point ou ils semblent être en accord, c’est leur « pessimisme » quant à une éventuelle reprise du travail dans le week-end.
Car pour le reste, c’est le statu quo. Les revendications défendues par les éboueurs se heurtent aux propositions avancées par Gérard Collomb en amont du mouvement de grève. Et pour l’instant, le président du Grand Lyon ne veut pas aller au-delà, en particulier concernant le retrait des appels d’offres sur la collecte à Lyon et Villeurbanne, que les syndicats considèrent comme une « privatisation rampante ».
En plus de cette impasse, l’intersyndicale considère comme comme des « provocations » l’emploi de salariés intérimaires et d’entreprises privées pour ramasser quelques poubelles. Ils n’ont aussi guère apprécié les propos du vice-présidents à la propreté, Thierry Philip, déclarant notamment qu’un rippeur débutant 1710 euros. « C’est ce que gagne un agent avec 32 ans d’ancienneté », a précisé l’intersyndicale.
Les syndicats ont choisi de durcir le mouvement en déposant pour jeudi 22 mars un préavis « complémentaire » de grève, portant sur l’octroi de tous les samedis pour les agents de la collecte et l’ »amélioration des conditions de travail ». Un troisième préavis va également être déposé pour tous les agents du Grand Lyon « pour le respect du droit de grève, l’amélioration des conditions de travail et la sauvegarde de notre service public ».
La direction du Grand Lyon répond en durcissant également le ton. Elle assigne les syndicats en référé devant le tribunal de grande instance pour les blocages des dépôts de Lyon et Villeurbanne (entrave à la liberté du travail, en terme juridique). L’audience doit avoir lieu lundi 19 mars à 18 heures. « C’est une preuve de faiblesse de recourir à la justice », commente Pascal Bouchard de la CFDT.

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