Christophe Boudot, secrétaire fédéral du FN est sur le perron de la mairie d’une commune du Beaujolais quand il nous répond. Il est en quête d’une signature de parrainage pour Marine Le Pen :
« Aujourd’hui, la priorité, c’est d’avoir les 500 signatures. Les maires nous disent de passer les revoir si jamais on n’y arrive pas, si on n’a pas le compte sur la dernière droite. On est sur la dernière droite, et on ne les a pas! A la fin on va nous dire oui mais non, on a peur de son conseil général, de sa tata, de sa femme… »
La candidate du FN a annoncé jeudi 1er mars qu’il lui manquait 48 signatures. Autre effet de cette campagne menée sur l’ »ostracisation » : les banques refusent de prêter au Front National les sommes nécessaires pour ces présidentielles (« 10 millions d’euros environ » note Christophe Boudot), sans qu’elles aient d’abord la certitude de voir Marine Le Pen définitivement investie pour le premier tour des élections.
« Les banques aujourd’hui, elles ne vous prêtent que l’argent que vous avez ! Ce n’est pas difficile : elles prennent un énorme parachute, et ce parachute ce sont les 500 signatures », s’est agacé Louis Aliot, porte-parole de la candidate, auprès du Talk le Figaro-Orange.
Grand raout annulé, mais Le Pen père en petit comité
Deux meetings prévus en mars, à Auxerre et à Clermont-Ferrand, ont été annulés. La « grande convention nationale » de Lyon, qui devait s’étendre sur un week-end les 7 et 8 avril prochains, à la Cité Internationale, mobilisant la salle 3000 (d’une capacité de 3000 personnes comme son nom l’indique) mais aussi des amphis pour des conférences et des dizaines de salles de réunions, sera réduite à sa portion congrue. C’est-à-dire un meeting présidentiel de quelques heures.
« Ce sont des événements qui coûte plusieurs centaines de milliers d’euros. Il doit y avoir des hôtesses. Pour la sécurité, on le fait nous-mêmes mais il en faut aussi un peu », indique Christophe Boudot.
Le rendez-vous qui devait constituer l’un des points culminants de la campagne de Marine Le Pen devrait malgré tout se tenir à la salle 3000, le samedi 7 avril. La campagne du FN perd donc de sa force de frappe, mais Jean-Marie Le Pen dont la figure est restée jusque là à l’écart de la campagne, viendra pour un petit dîner confidentiel organisé sur la commune d’Oullins, avec 300 happy few. « Pour prêcher la bonne parole », indique Christophe Boudot, aux côtés de Bruno Gollnisch, professeur à Lyon et ancien bras droit de Le Pen père.
Crédit photo Une : MaxPPP
Article modifié le vendredi 2 mars (à la suite de l’annonce faite par le FN sur le nombre de signatures manquantes).
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