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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Avant-propos pour le blog « Oropotamie »

Tournesol

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En cette période électorale, le Front National se présente comme un parti neuf et proclame qu’il est au service des classes populaires, porteur de solutions nouvelles. Que sait-on en effet de son niveau de sincérité : il n’a d’élu ni à l’Assemblée Nationale, ni même au Sénat.

Au conseil régional de Rhône-Alpes, en revanche, le FN possède un groupe important. Au quotidien, ces élus votent, interviennent, se positionnent par rapport aux politiques proposées.

En tant que collaborateur du groupe d’élus Europe Ecologie – Les Verts, je suis bien placé pour les observer.

Je suis bien placé pour constater que le virage «social» dont se réclame Marine Le Pen n’a ici aucune résonance. Les élus FN sont tout simplement conformes à l’héritage de l’extrême droite auquel ils se plaisent à faire référence dans leurs interventions.

Leur programme est simple : laisser-faire économique, politique sociale réduite à néant, contrôle de la culture, surenchère sécuritaire ; le fondamentalisme catholique comme boussole.

Partant de ce constat, avec le soutien des élus écologistes pour qui je travaille, j’ai décidé d’écrire ce petit feuilleton en treize épisodes mettant en scène un parti imaginaire venant au pouvoir dans une région imaginaire. Ce n’est bien sûr qu’une fiction, mais…

Note : Je me suis inspiré d’un document de synthèse rédigé par les élus EELV qui recense les votes et les déclarations des membres du groupe FN sur les grands dossiers que traite la Région. A télécharger ici…

Merci à Romain Bouret pour son précieux travail !

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Editorial des conseillers régionaux Europe Ecologie – Les Verts

L’extrême droite avance masquée

Elle est blonde, elle est jeune, elle a le sens de la répartie. D’ailleurs, elle le dit avec beaucoup de naturel : son parti est républicain, laïc et soucieux du bien-être de la classe populaire. Alors, se disent certains électeurs, pourquoi ne pas voter pour ce parti au style renouvelé ?

D’abord parce que pour le Front National, ce récent vernis fréquentable n’est qu’une couche en plus qui ne contredit absolument pas le reste. Dès son origine, ce parti s’est constitué du regroupement de mouvements hétérogènes : fondamentalistes catholiques, hooligans, universitaires révisionnistes, nostalgiques du régime de Vichy, amis de l’OAS, royalistes, patriotes cocardiers…

Dans cet assemblage hétéroclite de haines et de frustrations, un seul ciment : la filiation avec la longue histoire de l’extrême droite française. Au Conseil régional, nous écoutons attentivement les interventions des élus du Front National. Ils sont dans le passé. Ils citent Maurras (1) ou Pétain(2).

Le Front National est l’héritier d’une culture profonde, mère de tous les fascismes européens. Le fascisme qui jadis prit le pouvoir à Berlin, à Rome, à Madrid (3) et qui est aujourd’hui sur cette voie à Budapest (4) est son cousin. Ce n’est pas l’exclusion d’une poignée de militants un peu trop excités, un peu trop voyants, qui y changera quelque chose.

En Rhône-Alpes, à chaque assemblée plénière, au fil des interventions des élus, la politique du Front National se dessine. Si on en croit leurs interventions, on peut imaginer que s’ils arrivent au pouvoir, les quartiers défavorisés seront laissés à l’abandon et à la brutalité, avec la répression pour seule réponse. Les collectivités locales abandonneront d’ailleurs tous leurs territoires au profit d’un Etat fort, distant et centralisé. La politique de formation et d’emploi sera détruite. La culture sera à la fois soumise à la loi de l’offre et de la demande et à la censure du pouvoir central. Les associations non catholiques seront saignées à blanc. Toute action de protection de l’environnement sera abandonnée, et l’automobile sera vue comme la seule solution de transport. Les effectifs de l’administration et des lycées seront purgés. Et nous ne parlons là que de ce qui concerne le Conseil régional.

Quant à la Région, justement, elle serait purement et simplement abandonnée. En effet, les élus FN se comportent au Conseil régional comme ils sont au Parlement européen : ils siègent dans une institution dont ils souhaitent la disparition, au profit d’un État fort, centralisé, gouverné depuis Paris.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, les élus écologistes promeuvent l’exact opposé de ces idées rétrogrades. Plutôt que la haine, le rejet de l’autre et la domination de l’individu par l’Etat, ils prônent la coopération et le renforcement de la capacité de chacun à devenir acteur de sa propre vie. Plutôt que la centralisation, ils prônent le fédéralisme et la participation directe du citoyen dans des institutions qui lui sont proches. Plutôt que le repli sur soi-même, ils valorisent la conscience d’une citoyenneté globale.

Nous ne sommes plus au début du XXe siècle, au temps du choc des nations et du patriotisme de clocher. Notre village est global. Dans tous les domaines, ce qui se passe à l’autre bout du monde nous concerne. Face à cela, les citoyens ont le choix entre une culture de la peur ou une culture de l’ouverture et de la solidarité.

Pour ce qui nous concerne, notre choix est fait ! Nous combattons les idées du FN au Conseil régional par le débat et par les votes, et nous souhaitons que ce combat démocratique fondamental soit partagé par toute la société Rhônalpine. Nous espérons que notre site internet y contribuera activement.

Les élus écologistes au conseil régional de Rhône-Alpes.

Notes

1 – Dans une intervention à la session de novembre 2010, Charles Perrot, conseiller régional FN, a cité Maurras pour vilipender «la démocratie française» et «l’Etat républicain». Il considère que ce dernier est trop centralisateur, un comble alors que le FN prône par ailleurs un Etat plus fort et un affaiblissement des pouvoirs intermédiaires.

2 – Bruno Gollnisch à la session d’octobre 2011, fait référence au maréchal Pétain en parlant d’un «grand chef militaire français injustement traité». Par ailleurs, en 2002, le magazine Le Point s’est intéressé aux fondateurs du FN en 1972. Aux côtés de Jean-Marie Le Pen, on trouvait d’anciens collaborateurs, membres de la Milice et waffen SS.

3 – Alexandre Gabriac, conseiller régional en Rhône-Alpes, a organisé un voyage en Espagne pour rencontrer des phalangistes et se recueillir sur la tombe de Franco, et un autre en Italie pour rencontrer le mouvement fasciste Casapound, dont un sympathisant a assassiné deux vendeurs ambulants sénégalais.

4 – Ce n’est pas le populiste de droite Orban, qui est déjà en train de ruiner la démocratie de son pays, qui entretient des liens avec le Front National. Pire encore, c’est son allié d’extrême droite le Jobbik, un parti raciste et expansionniste. Si un cadre du FN a récemment pris de la distance avec cette alliance, Bruno Gollnisch l’a aussitôt réaffirmée.



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