Pour atteindre, en 2020, les objectifs européens de réduction de gaz à effet de serre (le fameux 3×20*), le Grand Lyon compte beaucoup sur les 54 partenaires qui ont signé le plan climat le 28 novembre dernier, mais aussi sur sa propre capacité à produire de l’action publique.
Parmi les 26 actions que comporte le volet Grand Lyon du plan climat, seul le financement de la réhabilitation des logements a été voté.
Et encore. Il faut prendre sa calculette pour mesurer l’engagement de la communauté urbaine. Une manière certainement de ne pas trop effrayer les élus et les administrés en cette période de disette pour les finances publiques.
Pour ce chantier majeur (17% des émissions de gaz à effet de serre et un objectif de 225 000 tonnes équivalent CO2/an économisées ), le Grand Lyon n’a pas lésiné sur les moyens. Il y a d’abord deux petites subventions :
- Une enveloppe d’un montant maximum de 100 000 euros par an pour Réseau Ferré de France (RFF) pour une expérimentation de réhabilitation acoustique et surtout thermique des logements le long des voies ferrés.
- Une autre subvention de 299 100 euros sur 3 ans pour un groupement d’intérêt économique (GIE) autour du bailleur Villeurbanne Est Habitat. Il s’agit d’un projet de recherche sur la requalification énergétique des logement sociaux.
40 millions d’euros pour la réhabilitation des copropriétés
Surtout, le Grand Lyon s’engage, comme prévu, pour une enveloppe de 40 millions d’euros maximum, de 2012 à 2014, dans l’aide à la réhabilitation thermique des logements privés. Ce n’est pas une paille.
Le Grand Lyon va en effet subventionner les réhabilitation pour un montant maximum de 2 500 euros pas logement. Soit environ 10% du montant global du coût total d’une réhabilitation (25 000 euros au total). La communauté urbaine vise, d’ici 2014, un « potentiel de 16 000 logements ayant fait l’objet d’un cofinancement de réhabilitation ».
Malheureusement pour le Grand Lyon, l’engagement des copropriétaires à réaliser des travaux aussi onéreux dépend de l’évolution des prix de l’énergie et surtout du maintien des aides de l’Etat (éco-prêt à taux zéro et crédit d’impôt). Ce qui n’est pas du tout acquis, vu les menaces qui pèsent sur ces niches fiscales « vertes ».
Et même avec le maintien des aides, les principales ONG environnementales, réunies au sein du Réseau Action Climat (RAC) considèrent que, sans taxe carbone, les aides ne seront pas suffisamment incitatives pour atteindre les objectifs de réductions des gaz à effet de serre.
* L’objectif européen de 3×20 est décliné nationalement et localement : moins 20% des gaz à effet de serre (en majorité du dioxyde de carbone – CO2), moins 20% de consommation d’énergie et atteindre une part de 20% d’énergies renouvelables.
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