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Série : un premier ministre zoophile ?

Si un ravisseur kidnappait Giulia, la fille du couple présidentiel et demandait, comme seule rançon à notre premier ministre, de copuler avec une poule en direct à la télé pour sauver la vie de son otage ? L’idée parait pour le moins inconvenante. C’est pourtant le postulat de départ transposé en Grande-Bretagne, de Black Mirror, une toute nouvelle série anglaise en trois actes.

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S.P.A. /

Coup de maître pour le journaliste, auteur et scénariste Charlie Brooker. Après avoir offert un regard acerbe sur la téléréalité avec Dead Set, une mini série zombiesque qui se passe dans un loft semblable à celui de Secret Story, il revient avec une nouvelle œuvre noire à l’humour grinçant. Tellement politiquement incorrecte, parfaitement british.

Avec Black Mirror, c’est toute une nouvelle société qui est passée au crible. Celle qui doit subir la loi d’une source d’informations in-censurable et omniprésente, celle d’Internet et de ses réseaux sociaux. Car avec toute la meilleure volonté du monde et les meilleurs services de renseignements, dans un pays qui laisse les coudées franches à ce support, qui pourrait endiguer la propagation d’une vidéo virale sur le net ? Comment stopper le partage sur la toile d’un film montrant une princesse d’Angleterre contrainte de lire une demande de rançon outrageante, proposant au premier ministre du pays de se livrer, en direct à la télévision, à des actes sexuels non simulés avec un cochon pour sauver la vie de l’otage ?

 

 

A l’heure où, aux Etats-Unis, on ne négocie pas avec les terroristes, en Grande-Bretagne, on est plutôt dépassé par la tournure des événements. L’horloge tourne et, sans Jack Bauer pour sauver la mise, méthode 24 heures chrono, on se tortille sur son siège et on s’attend au pire. D’abord on glousse, puis la gêne prend le pas. Dommage que le réalisateur Otto Bathurston n’offre pas toujours une prestation à la hauteur, sauvée pourtant par quelques beaux moments de tension et par un Rory Kinnear, dans le rôle du premier ministre aux abois, plutôt convaincant quelle que soit la situation…

La critique sociale est elle aussi réussie. Supplantés par Youtube ou Facebook, les médias partent à la chasse au scoop et s’enlisent dans le sensationnel. Sans pudeur, ils ne cachent rien, comme aux meilleures heures du lynchage de Kadhafi. Les autorités, quant à elles, ne peuvent bouger une oreille sans entrainer une multitude de tweets assassins, renseignant le ravisseur et influant sur les sondages d’opinion, qui dictent, eux-mêmes, les prises de décision des politiciens. Des politiques qui, à la télévision, sont plus habitués à enfiler des perles que des cochons. Rafraîchissant.

 Black Mirror. Série TV diffusée le dimanche sur Channel 4.

La bande annonce…

 

Les 15 premières minutes…


#Black Mirror

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