Crédit photo : Mickaël Draï
Les accords passés entre le parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts (EELV) n’ont pas fini de faire réagir. En vue des prochaines élections législatives, qui feront suite aux présidentielles, les négociations sont allées bon train au niveau local. Sauf à Lyon, où Gérard Collomb maintient depuis quelques temps déjà qu’il ne lâcherait pas du lest, et encore moins pour Philippe Meirieu, qui s’est déclaré candidat EELV sur la première circonscription.
Les deux hommes se connaissent bien. Philippe Meirieu, vice-président à la région Rhône-Alpes, est un ancien socialiste qui a soutenu Gérard Collomb en son temps, et passé chez les Verts en 2009. Depuis les deux élus ont eu le temps d’entretenir quelques rancœurs, les écologistes affichant des scores plutôt honorables dans le Rhône et notamment à Lyon, à chacune des élections passées.
Là-dessus, la décision du bureau national du PS qui s’est réuni hier soir est tombée comme un couperet pour le maire de Lyon : il faut laisser la voie libre aux écologistes sur la 1ère circonscription (qui couvre le 5e arrondissement, une partie des 2e, 7e et 9e arrondissements) et la 9e circonscription (Villefranche-sur-Saône). « Hors de question de laisser les écolos rentrer dans Lyon », résume un élu socialiste. Aussi Gérard Collomb n’en démord pas, et l’a encore martelé cet après-midi au cours d’une conférence de presse, il soutient sur la 1ère circonscription son « ami » et adjoint aux sports, Thierry Braillard, du parti radical. Rue Solférino, on soupire un peu :
« C’est la même procédure à chaque fois, s’il y a un désaccord, cela passe en commission et je peux vous assurer que généralement le PS se retire ».
Mais Gérard Collomb a promis qu’il camperait sur ses positions. Le PS à Paris répond :
« Il ne peut pas y avoir de prise de pouvoir sans accord national. Elle serait forcément dénoncée. Je peux vous dire que dans 99% des cas, si la décision n’est pas appliquée dans les fédérations, il y a exclusion du parti socialiste ».
Même pas peur. Gérard Collomb a rappelé cet après-midi qu’il figurait dans la liste de l’équipe de campagne du candidat socialiste aux présidentielles François Hollande, et qu’il n’imaginait donc pas que l’exclusion « se fasse tout de suite ». Oscillant entre cynisme et défiance, il a rajouté :
« Le PS est un parti qui sait montrer une certaine souplesse, et il reconnait toujours ceux qui gagnent ».
Les négociations avec les écologistes n’ont pas seulement fait rager à Lyon. Bertrand Delanoë est lui aussi sorti furieux des négociations hier soir, Cécile Duflot (EELV) se présentant comme candidate à Paris avec la bénédiction du PS.
« Je ne vois pas comment la campagne présidentielle peut se faire sans les maires de Paris et de Lyon », estime Gérard Collomb.
Pour l’heure, le schéma qui se dessine à Lyon est celui d’une bataille à gauche, entre Thierry Braillard et Philippe Meirieu qui s’écharperont pour la première circonscription, devant un candidat UMP sortant, Michel Havard, qui a déjà prévu sa conférence de presse ce jeudi pour rire de la situation au mégaphone.
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